Annoncé en grande pompe comme une opération stratégique majeure pour renforcer la souveraineté énergétique nationale, le rachat des actifs de Tullow Oil s’enlise. Faute de financement, le projet piétine, révélant les limites d’une ambition mal calibrée.

Ce qui devait être une opération historique dans le secteur pétrolier national vire à l’impasse. Le projet de rachat des actifs de Tullow Oil, estimé à 180 milliards de FCFA, est aujourd’hui suspendu, confronté à un obstacle de taille : le défaut de mobilisation des fonds nécessaires. Derrière l’annonce ambitieuse, c’est tout un montage financier qui vacille, mettant en lumière les carences structurelles et stratégiques du dispositif mis en place.

Présenté comme un acte fort de reprise en main des ressources nationales, le rachat des parts de Tullow Oil par un consortium local avec l’appui affiché de l’État  devait marquer une nouvelle étape dans la politique énergétique nationale. Mais entre volonté politique et réalité économique, l’écart s’est brutalement creusé.

Selon des sources proches du dossier, les engagements financiers censés être apportés par les partenaires bancaires et institutionnels ne se sont pas matérialisés à temps. Des désaccords sur les garanties, des hésitations sur la rentabilité à moyen terme du gisement concerné, et une mauvaise anticipation des exigences de due diligence ont freiné la conclusion de l’accord.

Résultat : les délais convenus avec la maison-mère de Tullow sont expirés, et l’opération est désormais suspendue, sans échéance claire.

Ce blocage intervient dans un contexte de tension accrue sur les finances publiques et de volonté affichée de relancer la production pétrolière nationale. L’échec du rachat de Tullow pourrait compromettre d’autres projets de reprise d’actifs en cours de négociation et affaiblir la crédibilité de la stratégie énergétique gouvernementale.

Par ailleurs, la situation crée un climat d’incertitude pour les salariés et sous-traitants opérant sur les sites concernés. L’activité tourne au ralenti, et les perspectives de relance sont, à ce jour, très incertaines.

Selon certaines sources, des discussions seraient en cours pour revoir la structuration de l’opération, avec la possible entrée de nouveaux partenaires étrangers.

Mais là encore, le manque de communication officielle et l’absence de feuille de route précise rendent toute projection hasardeuse. 

En somme, le blocage du rachat de Tullow Oil sonne comme un sérieux avertissement. Dans une conjoncture économique déjà fragile, le pays ne peut se permettre de multiplier les initiatives non viables financièrement. Une relance sérieuse du secteur énergétique passera inévitablement par une planification rigoureuse, une gouvernance plus transparente et une capacité réelle à mobiliser les ressources, au-delà des effets d’annonce.

Auteur

Rédaction de Biba 241

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