ÉVANDAGANYÈ : qu'est ce donc ce rite du Peuple Mpongwè qui a captivé l'attention des populations ?
2025-06-30 14:39:00
Tous les cinq ans, loin des projecteurs et des artifices de la modernité, le peuple Mpongwè se réunit pour ÉVANDAGANYÈ, une cérémonie aussi rare que sacrée.
Ce rituel ancestral de purification, de pardon et de réconciliation est un temps suspendu, où les fautes individuelles et collectives sont déposées symboliquement dans un panier – le Nganyè – après une prière de libération, l’Évanda. Pieds nus sur la terre-mère, la main gauche posée sur la joue gauche, les participants plongent dans une introspection profonde, renouant avec l’ordre ancien, les ancêtres et les forces invisibles.
ÉVANDAGANYÈ n’a rien d’un folklore folklorisé. Ce n’est pas un événement mondain ni une mise en scène touristique, mais une liturgie communautaire, transmise par les anciens, au cœur d’une spiritualité Mpongwè enracinée dans les lignages et les alliances rituelles. Si des peuples alliés peuvent y prendre part par solidarité ancestrale, cette cérémonie n’est ni ouverte à tous ni sujette à appropriation. Elle obéit à une logique d’interconnexion spirituelle, pas à la volonté de plaire ou d’être vue. C’est un dialogue silencieux avec l’invisible, un temps pour rétablir l’équilibre perdu entre les vivants et l’au-delà.
Dans un monde bruyant, ÉVANDAGANYÈ oppose la puissance du silence. Par son humilité et sa densité symbolique, cette cérémonie nous rappelle que la paix sociale et la prospérité ne peuvent s’enraciner que dans une réconciliation profonde, où l’homme reconnaît ses limites et demande pardon à plus grand que lui. Le Chef de l’État gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, y a pris part le 28 juin dernier, non comme spectateur, mais en fils respectueux d’une tradition qui ne se crie pas — elle se vit.