Évasion spectaculaire à la prison centrale de Tchibanga : des failles sécuritaires une nouvelle fois exposées



2025-09-23 09:55:00

Samedi 20 septembre 2025, une dizaine de détenus se sont évadés de la prison centrale de Tchibanga après avoir agressé trois gardiens. Cet incident relance le débat sur la fragilité du système pénitentiaire gabonais.



La prison centrale de Tchibanga, chef-lieu de la province de la Nyanga, a connu ce samedi 20 septembre 2025 une évasion spectaculaire. Selon La Presse judiciaire, une dizaine de détenus ont réussi à prendre la fuite après avoir violemment attaqué trois agents pénitentiaires. Si trois fugitifs ont rapidement été rattrapés, plusieurs restent encore dans la nature, maintenant la population locale sous tension.

Les faits se sont déroulés dans une atmosphère d’une rare brutalité. Ligotés et roués de coups, les trois gardiens agressés ont été conduits d’urgence à l’infirmerie de l’établissement. Ils souffrent de multiples hématomes mais leur pronostic vital n’est pas engagé.

Cet incident illustre une fois de plus la vulnérabilité du personnel pénitentiaire, souvent démuni face à des détenus survoltés et aux conditions de travail précaires. Entre surpopulation carcérale, vétusté des infrastructures et manque criant d’effectifs, les prisons gabonaises peinent à remplir leur double mission : garantir la garde sécurisée des détenus et préparer leur réinsertion.

Les forces de l’ordre ont aussitôt lancé une vaste opération de recherche dans Tchibanga et ses environs. Des patrouilles renforcées quadrillent la zone, mais les habitants restent inquiets.

Au-delà de l’émotion suscitée, cet épisode relance un débat de fond. « Ce n’est pas la première évasion dans nos prisons, et tant que les moyens ne seront pas renforcés, le problème persistera », confie, amer, un garde pénitentiaire sous couvert d’anonymat.

Dans un contexte où la Ve République ambitionne de refonder l’État de droit, la réforme du système pénitentiaire apparaît comme un chantier incontournable. La question reste désormais posée : le Gabon saura-t-il transformer ce nouvel incident en levier pour bâtir une justice plus crédible et mieux armée ?