Visa à 15 000 dollars : Washington serre la vis, l’Afrique en ligne de mire



2025-08-06 10:23:00

L'annonce est tombée comme un couperet : dès la mi-août 2025, certains ressortissants africains pourraient se voir réclamer jusqu’à 15 000 dollars — soit près de 9 millions de FCFA — pour obtenir un visa d’entrée aux États-Unis. Une mesure choc révélée ce lundi 5 août par le Département d'État américain, dans le cadre d’un projet pilote d'une durée de 12 mois.



Officiellement, l’administration Trump entend durcir sa lutte contre l’immigration illégale, en s’attaquant à l’un de ses maillons les plus sensibles : le dépassement de la durée de séjour autorisée. En 2023, près de 500 000 visiteurs auraient ainsi prolongé leur présence sur le sol américain sans autorisation, selon des chiffres officiels.

Dans le viseur de Washington : les pays dont les ressortissants dépassent fréquemment la durée de validité de leur visa, ou dont les systèmes de vérification sont jugés trop faibles. Si la liste complète des États ciblés n’a pas encore été publiée, plusieurs pays africains sont explicitement mentionnés parmi les plus à risque. Les visas concernés ? Tourisme et affaires. Les populations visées ? Les classes moyennes et les entrepreneurs, premiers touchés par ce verrouillage brutal.

Ce « visa-caution », payable à l’avance, pourrait toutefois être remboursé une fois que le voyageur aura prouvé son retour dans les délais. Mais dans les faits, cette mesure crée une barrière financière quasi-infranchissable pour des millions d’Africains, dont le rêve américain risque désormais de buter sur le prix d’un billet d’entrée devenu prohibitif.

Derrière cette politique se dessine une nouvelle phase du tour de vis migratoire que Donald Trump semble déterminé à imposer lors de son nouveau mandat. Une décision perçue comme un camouflet diplomatique dans plusieurs capitales africaines, alors même que les relations avec Washington s’efforcent de se normaliser.

La polémique enfle. D’un côté, Washington défend un mécanisme de dissuasion “ciblé et temporaire”. De l’autre, les défenseurs des droits humains y voient une taxation discriminatoire déguisée, aux relents d’exclusion systémique.

À deux semaines de son entrée en vigueur, cette mesure sonne déjà comme un coup de tonnerre dans les relations États-Unis – Afrique. Et pourrait bien redessiner les contours de la mobilité internationale dans les mois à venir.