BEPC 2025 à l’Enset B : deux candidates sourdes prouvent que l’excellence n’a pas de barrière

Les deux candidates sourdes en pleine épreuve du BEPC

2025-06-17 17:46:00

Ce vendredi 13 juin 2025, au centre d’examen de l’Enset B, deux jeunes filles malentendantes ont fièrement pris part aux épreuves du BEPC.



Autonomes, concentrées et déterminées, elles composent dans les mêmes conditions que leurs camarades entendants, à la seule différence qu’elles bénéficient d’un « tiers-temps », un aménagement réglementaire qui tient compte de leur situation spécifique. Encadrées par leur traducteur en langue des signes, Nziengui Diawara Modi, ces candidates incarnent un modèle d’inclusion scolaire salué par l’ensemble des encadreurs.

Le président du centre, Nicaise Ngwa, n’a pas caché sa fierté. Sur les 374 candidats inscrits à l’Enset B (dont 8 absents), ces jeunes filles, ainsi qu’une autre candidate ayant débuté l’examen à l’hôpital, illustrent la volonté de l’État de garantir l’accès universel à l’éducation. Il faut dire que l’accompagnement mis en place a été à la hauteur : les enseignants ont traité ces élèves avec une attention bienveillante, les intégrant naturellement, loin de toute marginalisation. Une dynamique qui tranche avec le passé, lorsque l’École nationale pour enfants déficients auditifs (Eneda) de Nzeng-Ayong s’arrêtait au CM2.

Ce n’est d’ailleurs pas une première, rappelle Nziengui Diawara Modi : il s’agit de la 3e promotion d’élèves sourds à passer le BEPC dans ce centre. Mais il appelle à aller plus loin : il suggère la formalisation d’un partenariat entre le ministère des Affaires sociales et l’Enset B, pour faire de ce centre un véritable pôle spécialisé d’accueil et d’encadrement des élèves sourds jusqu’au baccalauréat. « Les bourses existent déjà. Il ne reste plus qu’à leur ouvrir pleinement la voie », affirme-t-il.

Ce modèle inclusif, en marche, n’est pas seulement une victoire pour l’école gabonaise. C’est une leçon de courage, d’égalité et de dignité, offerte par ces jeunes filles, qui prouvent qu’avec les bons outils, le handicap n’est pas une limite, mais une différence à valoriser.