CAMES 2026 à Libreville : le Gabon décroche l'organisation d’un sommet stratégique de la diplomatie scientifique africaine

2025-05-27 12:51:00
C’est une victoire diplomatique pour le Gabon et un signal fort envoyé au continent. Libreville accueillera en 2026 la 43e session du Conseil des ministres du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur (CAMES), un rendez-vous majeur de la diplomatie académique africaine. L’annonce a été officialisée à Conakry, lors de la 42e session qui s’est tenue en mai 2025, et qui a réuni les ministres de l’Enseignement supérieur de quinze États membres.
Cette désignation est loin d’être anodine. Elle consacre le retour du Gabon dans le cercle restreint des nations africaines qui comptent dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Une reconnaissance saluée par le ministre gabonais de l’Enseignement supérieur, le Dr Simplice Désiré Mamboula, présent à Conakry, qui y voit une « marque de confiance » mais aussi une occasion unique de repositionner le pays comme un acteur central des dynamiques académiques et panafricaines.
Libreville 2026 : un pari d’influence continentale
À l’heure où les États africains cherchent à mutualiser leurs ressources scientifiques face aux grands défis de l’heure – dérèglement climatique, souveraineté technologique, transformation numérique – le CAMES s’impose comme un levier d’intégration intellectuelle. Accueillir cet événement permettra au Gabon de catalyser les échanges universitaires, d’impulser des réformes et surtout, d’affirmer son ambition : devenir un hub de la diplomatie scientifique en Afrique centrale.
D’autant que le pays amorce une nouvelle ère politique. Sous la Ve République gabonaise, la science, l’éducation et l’innovation sont désormais présentées comme des piliers stratégiques de la transformation sociale. Libreville entend le prouver à travers une organisation sans faille, mais aussi par des propositions de fond pour harmoniser les systèmes éducatifs du continent.
Une nouvelle présidence et un nouvel élan
La session de Conakry a également marqué un tournant institutionnel avec l’élection du ministre guinéen Alpha Bacar Barry à la présidence du Conseil des ministres du CAMES pour 2025-2026. Il succède à la Congolaise Édith Delphine Emmanuel-Adouki. Ce passage de témoin s’inscrit dans une volonté de réformes structurelles et de gouvernance plus souple, dans un contexte où les institutions africaines doivent s’adapter aux nouvelles exigences de compétitivité et de performance.
Le CAMES, plus qu’un label : un moteur d’intégration
Créé en 1968, le CAMES est devenu au fil des décennies une instance incontournable pour la reconnaissance des diplômes, la mobilité académique, la normalisation des formations et l’évaluation des enseignants-chercheurs. En accueillant la 43e session, le Gabon ne décroche pas qu’un événement : il entre dans le cercle des pays qui façonnent les normes et les orientations de l’enseignement supérieur africain.
Rendez-vous donc à Libreville en 2026 pour un sommet où l’éducation rencontrera la géopolitique. Et où le Gabon entend bien démontrer qu’il n’est plus un simple observateur, mais un moteur de la refondation intellectuelle du continent.