"Naguère fierté nationale et modèle de réussite en matière de couverture universelle d'assurance maladie, la CNAMGS semble à bout de souffle. Des problèmes de gouvernance et une dette abyssale menacent la pérennité de l'écosystème sanitaire et social.

Et pourtant, ce modèle économique inspirait, suscitant de l'admiration au-delà de nos frontières quant à son mode de fonctionnement, combinant cotisations sociales et financements innovants. 

Un impôt indirect affecté alimente le fonds non contributif des Gabonais Économiquement Faibles. 

Une période 2010-2017 où toutes les prestations sanitaires et sociales étaient régulièrement servies. Le régime général en équilibre a permis la constitution de réserves techniques nécessaires à la couverture des engagements et la stabilisation du système. 

Le respect du principe de l'étanchéité des fonds était de rigueur. 

Mais, les réalités d'une gouvernance publique ont fini par convaincre de l'urgence d'une restructuration profonde de l'institution. Il faut restaurer l'équilibre du régime général et assainir les finances pour préserver cet acquit social majeur, un leg de feu Omar Bongo aux populations vulnérables.

Cette restructuration technique et financière doit permettre :

- l'optimisation du recouvrement des ressources affectées ;

- le respect de l'autonomie des fonds ;

- le renforcement du contrôle médical et de la lutte contre la fraude ;

- la relance et l'actualisation des opérations d'immatriculation;

- le croisement des fichiers des assurés ;

- la rationalisation des dépenses de fonctionnement de la caisse.

En définitive, une gestion transitoire de six (6) mois serait appropriée pour restructurer le pôle métier de la CNAMGS et revisiter son modèle économique. Cette institution doit retrouver ses lettres de noblesse en reprenant son rôle social majeur au sein du système de santé du pays". 

François OWONO MESSIE 

Economiste & Financier

Personne ressource dans la mise en place de la CNAMGS (période 2011-2017).

Auteur

La rédaction

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